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Swaziland: le pouvoir manie le bâton pour empêcher des manifestations

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AFPLa police du Swaziland a réprimé dans la violence ce mardi une manifestation interdite contre le dernier monarque absolu d’Afrique Mswati III, frappant à coup de matraques le millier d’enseignants et d’étudiants qui avait osé sortir dans la rue.

Les policiers ont envahi les locaux d’un syndicat d’enseignants où s’étaient réfugiés les manifestants, refoulés avec des canons à eau et tirs de gaz lacrymogène, et ont frappé les protestataires avec des matraques, a rapporté une enseignante présente sur place.

« Les policiers frappent les enseignants. Ils tirent des grenades de gaz lacrymogène et frappent les enseignants. Les gens courent partout. Les policiers nous frappent avec des bâtons », a raconté à l’AFP Smangele Mmema, une militante de l’Association nationale des enseignants du Swaziland.

Ce millier de militants avait tenté de rejoindre le centre de Manzini, la principale ville du petit royaume enclavé entre l’Afrique du Sud et le Mozambique, où une manifestation sans précédent contre le régime était appelée à 09H00 (07H00 GMT).

Mais elle n’a jamais eu lieu. En appui des forces de l’ordre, l’armée a été déployée dans les rues, selon le Réseau de solidarité avec le Swaziland, un groupe pro-démocratie basé en Afrique du Sud.
Le chef de la police Isaac Magagula avait prévenu que ses services, l’armée et la justice étaient prêts à affronter les manifestants qui sont, selon lui, infiltrés par des éléments révolutionnaires.

« De tels démons ne seront pas tolérés », a-t-il dit au Times of Swaziland paru ce mardi, évoquant des militants armés « cachés dans les forêts du royaume » qui seraient prêts à s’emparer du pouvoir par la force.

La police a arrêté treize opposants mardi matin alors qu’ils se rendaient à Manzini, selon Muzi Mhlanga, secrétaire général du syndicat d’enseignants SNAT, lui-même interpellé à un barrage routier.

Trois jours de manifestations prévus
La Campagne pour la démocratie au Swaziland a de son côté relevé une cinquantaine d’arrestations dans les rues de la ville, tandis qu’ Amnesty International a fait part de son inquiétude pour quatre autres opposants disparus après leur arrestation près de la capitale Mbabane dimanche soir.

La police avait donné l’ordre aux propriétaires de bus de ne pas transporter de manifestants vers Manzini, et a stoppé ceux qui ont quand même pris la route.
« Des gens ont été éjectés dans des endroits isolés », a indiqué le leader syndical Vincent Dlamini, qui estime à environ 500 le nombre de membres de son organisation arrêtés en route vers la manifestation.

La police swazie a en outre brièvement interpellé au moins six journalistes, dont deux reporters de l’AFP, selon un décompte établi par l’AFP d’après les rapports des médias concernés.
Un agent a frappé une journaliste de l’AFP à la poitrine. Alors qu’un autre policier présentait des excuses, la correspondante en a entendu un troisième se vanter qu’il s’était « débarrassé de tous les médias étrangers ».

Les syndicats et les organisations d’étudiants, seules forces d’opposition tolérées dans un pays où les partis politiques sont interdits depuis le 12 avril 1973, avaient décidé de manifester contre le régime du roi Mswati III, répondant à un appel lancé sur le réseau social Facebook.

Trois jours de manifestations étaient prévus à partir de mardi à Manzini contre le roi qui gouverne le pays d’une main de fer depuis vingt-cinq ans.



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